2014 - 2018

Les créations, les créatures de Fabrice Aliaga naissent de l'alchimie de la terre et du feu. De l'incandescence, sans doute, elles se sont chargées d'érotisme, celui de la célébration de la vie, sans rapport avec le libertinage. 

Les jambes se frôlent, tellement qu'elles se multiplient, les visages se renversent ou disparaissent, les mains sont caressent géantes ou suggérées, suggérées car dans les terres cuites rien n'est imposé. Voilà Icare, dansant ou volant, mouvement des ailes ou des mains, envol ou chute. 

Dans le désordre fécond de l'atelier, un cavalier, un instant on l'a cru centaure, des visages, pupilles imperceptibles mais regards très présents, des songes, des questionnements, des hommes, des femmes, courbes des bras devenant ailes, y voit on Léda au cygne ? 

Il y a de la mythologie dans les créations de Fabrice Aliaga, ses créations-créatures vivent leurs vies à côté de la nôtre, loin de la statuaire grecque,
elles sont imparfaites.

Niki de Saint-Phalle le disait : « l'imperfection donne la vie ».

Les sculptures vivent et nous questionnent, je me demande ce que regrette le
« petit pêcheur » repenti, serrant contre lui un poisson bouche béante ou ce que cachent les regards de terre, vides mais tellement habités, des visages façonnés par les mains, le feu et nés de la cendre.

Alain Hénault